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Effets sur le foie : Paracétamol ou ibuprofène ? Quel est le pire ?

Des cas d’hépatite aiguë surviennent parfois après une consommation modérée de paracétamol, alors que certains patients tolèrent des doses élevées sans conséquence. L’ibuprofène, quant à lui, est rarement cité dans les atteintes hépatiques, mais il peut aggraver des lésions en cas de maladie préexistante du foie. Ni la posologie, ni l’âge, ni l’état de santé général ne garantissent une absence totale de risque. Les différences entre ces deux antalgiques ne se limitent pas à leur mode d’action ou à leur efficacité contre la douleur.

Comprendre les différences entre paracétamol, ibuprofène et aspirine

Sur les rayons des pharmacies, le paracétamol, l’ibuprofène et l’aspirine semblent jouer la même partition : calmer la douleur, faire tomber la fièvre. Pourtant, derrière cette façade commune, chaque molécule trace sa propre voie, et le foie, bien souvent, en paie le prix fort.

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Le paracétamol, que l’on retrouve sous les noms de Doliprane, Efferalgan, Dafalgan, reste la figure de proue pour lutter contre la fièvre ou les douleurs modérées. Il agit efficacement sur la douleur et la température, mais ignore l’inflammation. Sous ses allures rassurantes, il cache un poison potentiel pour le foie. En cas d’excès, le corps transforme le paracétamol en un métabolite toxique, le NAPQI (N-acétyl-p-benzoquinone imine), qui peut mener tout droit à une insuffisance hépatique si le seuil est franchi.

L’ibuprofène, chef de file des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), combine effets antalgiques, antipyrétiques et anti-inflammatoires. Son potentiel toxique pour le foie reste faible, mais il n’est pas nul, surtout si le terrain est fragilisé. Là où il se montre plus redoutable, c’est pour l’estomac et les reins.

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L’aspirine, ou acide acétylsalicylique, partage les propriétés antalgiques, antipyrétiques et anti-inflammatoires, mais entraîne un risque hémorragique réel et des troubles digestifs. En cas de doses élevées, il peut aussi s’attaquer au foie, surtout chez l’enfant ou les personnes vulnérables.

Voici en résumé les spécificités de ces trois médicaments, pour saisir d’un coup d’œil leurs points forts comme leurs limites :

  • Paracétamol : antidouleur et antipyrétique, attention au foie
  • Ibuprofène : anti-inflammatoire, complications digestives et rénales à surveiller
  • Aspirine : polyvalent, mais vigilance sur les risques hémorragiques et digestifs

Choisir un antalgique ne se fait pas à l’aveugle. Tout dépend du type de douleur, de la fièvre, et surtout du profil médical de la personne concernée.

Dans quels cas privilégier l’un ou l’autre pour soulager la douleur ?

Écarter l’idée reçue selon laquelle paracétamol et ibuprofène seraient interchangeables, c’est déjà avancer vers un choix pertinent. Tout repose sur la nature de la douleur. Pour une fièvre isolée, un mal de tête sans gravité, ou des courbatures liées à une infection virale, le paracétamol prend la tête. Son action ciblée et sa tolérance digestive ouvrent la porte à la majorité des patients, pourvu que la dose reste dans les clous.

Quand l’inflammation s’invite, entorse, arthrite aiguë, rage de dents accompagnée de gonflement, l’ibuprofène montre sa force. Grâce à son effet anti-inflammatoire, il soulage là où le paracétamol s’arrête. Mais gare aux personnes fragiles de l’estomac, des reins, ou à risque cardiovasculaire : pour elles, la prudence est de mise.

Voici les situations où chaque molécule trouve sa place :

  • Paracétamol : à privilégier en cas de fièvre, douleurs peu intenses, infections virales, ou pendant la grossesse.
  • Ibuprofène : conseillé pour les douleurs inflammatoires, entorses, certaines douleurs dentaires, ou les règles douloureuses.

Associer ces deux antalgiques n’a rien d’automatique. Cette association ne se justifie que lorsque la douleur résiste, et toujours sous contrôle médical. Pour une femme enceinte, l’ibuprofène est à bannir dès le sixième mois, tandis que le paracétamol reste envisageable si la surveillance est rigoureuse. Le moindre écart de dose expose à des effets secondaires, d’où l’absolue nécessité d’un conseil personnalisé.

Risques pour le foie : ce que disent les études et les autorités de santé

Le paracétamol occupe une place à part dans les rapports de pharmacovigilance. Sous ses dehors rassurants, il cache un danger bien réel pour le foie. Dès que la dose maximale (4 grammes par jour pour l’adulte) est dépassée, le foie se retrouve en première ligne, exposé à la formation du NAPQI. Ce métabolite, lorsqu’il s’accumule, épuise les réserves de glutathion et peut précipiter une insuffisance hépatique aiguë. Les chiffres font froid dans le dos : le paracétamol est la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France.

Du côté de l’ibuprofène, le foie est rarement la cible. Les études concordent : à dose normale, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) jouent surtout les trouble-fête au niveau digestif et rénal. Les atteintes hépatiques existent, mais restent anecdotiques, bien loin derrière le paracétamol.

L’ANSM rappelle la règle de base : la vigilance s’impose, surtout en automédication. Utiliser plusieurs médicaments contenant du paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan…) expose à un surdosage discret, mais redoutable. Les recommandations sont limpides : respecter la posologie, signaler toute consommation d’alcool ou une maladie du foie, et ne jamais banaliser les risques liés à ce médicament.

Pour mieux distinguer les dangers selon chaque molécule, voici ce qu’il faut retenir :

  • Paracétamol : hépatotoxicité liée à la dose, le foie trinque en cas d’excès.
  • Ibuprofène : atteintes hépatiques rares, mais risques digestifs et rénaux en première ligne.

Précautions à prendre et réponses aux questions fréquentes sur l’utilisation de ces antalgiques

Utiliser un antalgique, ce n’est pas anodin. Les effets secondaires sont bien réels, surtout en cas de mésusage. Le paracétamol, numéro un des prescriptions contre la douleur et la fièvre, réclame une attention particulière : 4 grammes par jour chez l’adulte, c’est le plafond à ne jamais franchir. Le piège, c’est la multiplication des médicaments en apparence différents mais qui, tous, contiennent du paracétamol. Avant de combiner deux traitements, un coup d’œil à la composition s’impose.

Pour les personnes souffrant d’insuffisance hépatique ou d’alcoolisme chronique, la prudence n’est pas négociable : la dose doit être revue à la baisse, et parfois un autre médicament envisagé. Chez la femme enceinte, le paracétamol reste possible, mais seulement si la dose prescrite est respectée à la lettre.

L’ibuprofène, quant à lui, fait peser la menace d’ulcères, d’hémorragies digestives et d’insuffisance rénale, surtout chez les personnes âgées ou déshydratées. Il doit être exclu au dernier trimestre de la grossesse et ne doit pas s’installer dans la durée. En cas de traitement anticoagulant, le paracétamol reste préférable.

Pour limiter les risques, il convient d’appliquer systématiquement ces principes :

  • Respectez scrupuleusement la dose maximale
  • N’associez jamais plusieurs médicaments contenant du paracétamol
  • Informez toujours votre médecin de toute maladie du foie ou des reins
  • En cas de fragilité digestive ou rénale, orientez-vous vers le paracétamol

Le choix d’un médicament en automédication paraît simple. Pourtant, le respect des fondamentaux fait toute la différence. Un geste trop banal, une négligence minime, et le foie peut être mis à rude épreuve. Le remède, parfois, révèle un revers insoupçonné. Rester vigilant, c’est préserver ce que la douleur voudrait nous faire oublier : notre équilibre et notre santé.

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