Connect with us
Maladie

Troubles psychiques les plus répandus : la famille à connaître en priorit

Un déjeuner de famille, un silence inattendu, puis la révélation d’un mal invisible. Qui soupçonnerait que sous un sourire, la tempête gronde ? Les troubles psychiques ne s’annoncent pas toujours avec fracas, ils s’insinuent parfois dans la routine, camouflés derrière la pudeur ou l’humour.

Ces troubles, plus courants qu’on ne le pense, dessinent une cartographie complexe qui touche chaque génération, chaque foyer. Les connaître, c’est parfois reconnaître un visage familier derrière la froideur des chiffres. Alors, qui sont-ils vraiment, ces troubles qui s’invitent sans prévenir à la table familiale ?

A découvrir également : Symptômes initiaux de la scarlatine à identifier rapidement

Pourquoi les troubles psychiques concernent-ils autant de personnes aujourd’hui ?

L’épidémiologie des troubles psychiques parle d’elle-même : la courbe grimpe, année après année. Selon l’Inserm et Santé publique France, près d’un Français sur cinq traverse, au moins une fois dans sa vie, la zone grise d’un trouble mental. Et le phénomène ne s’arrête pas aux frontières : au Canada, en Europe, les tendances se ressemblent, l’Organisation mondiale de la santé multiplie les alertes.

Pourquoi ? Plusieurs raisons convergent. Individuellement, l’exposition précoce au stress, l’instabilité familiale, la génétique… tout cela prépare le terrain, souvent dès l’enfance ou l’adolescence. La santé mentale des jeunes s’impose aujourd’hui comme un défi : une récente enquête révèle que 13 % des enfants et ados en France reçoivent un diagnostic de trouble psychique.

A voir aussi : Premiers symptômes de la scarlatine et signes d'alerte initiaux

Le contexte sociétal ne fait qu’ajouter à la pression. Urbanisation galopante, isolement, précarité, omniprésence des réseaux sociaux : autant de facteurs qui érodent nos défenses. Et la stigmatisation continue de faire des ravages, empêchant beaucoup d’oser franchir la porte d’un cabinet ou d’un centre de soins.

  • Prévalence en France : environ 20 % de la population concernée chaque année
  • Début des troubles : adolescence ou début de l’âge adulte, le point de bascule
  • Facteurs de risque : génétiques, environnementaux, sociaux

Faire de la santé mentale une priorité, c’est miser sur la prévention dès le plus jeune âge, miser sur le dépistage rapide et sur l’accompagnement parental. Là se joue, souvent, la différence.

Panorama des troubles psychiques les plus répandus : ce qu’il faut savoir

La dépression et les troubles anxieux forment le duo de tête des diagnostics posés en France, selon la Haute Autorité de santé. Près de 15 % de la population traverse, au moins une fois, le tunnel sombre d’un épisode dépressif caractérisé. Quant aux troubles anxieux, ils s’immiscent dans la vie de 21 % des adultes chaque année. Et les adolescents suivent, avec jusqu’à 20 % touchés par l’anxiété ou la dépression, chiffres en main de l’Inserm.

À côté de ces géants de la santé mentale, d’autres troubles, moins visibles mais tout aussi présents, réclament de l’attention :

  • Les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie) frappent environ 600 000 jeunes en France.
  • Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) concernent entre 2 et 3 % de la population.
  • Le TDAH – trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité – touche 5 % des enfants et adolescents.

La schizophrénie demeure rare (0,7 %) mais son impact sur la vie quotidienne est colossal. Les troubles du spectre de l’autisme et les difficultés de développement intellectuel exigent un repérage rapide, tant leurs répercussions sociales et scolaires modèlent la trajectoire de vie.

Les addictions – alcool, drogues, jeux – font partie intégrante du tableau, souvent entrelacées avec d’autres troubles, en particulier à l’adolescence ou au passage à l’âge adulte.

Pour s’y retrouver, les professionnels s’appuient sur des référentiels internationaux comme le DSM-5 et la CIM-10, qui balisent le diagnostic et la prise en charge. Derrière ces classifications, il y a surtout des histoires singulières, des visages, des parcours à reconstruire.

Détecter les signes : comment reconnaître un trouble chez un proche ou chez soi

Distinguer un trouble mental à temps, c’est ouvrir la porte à un accompagnement efficace. La difficulté ? Les premiers signaux se glissent dans le quotidien sans bruit. Un comportement qui change du tout au tout, un sommeil qui se dérègle, une perte de concentration ou un simple manque d’élan pour les gestes ordinaires devraient mettre la puce à l’oreille.

Chez l’adulte, l’alarme sonne devant la perte d’intérêt pour ce qui apportait jadis du plaisir, l’isolement, une nervosité inhabituelle ou la spirale des idées noires. Pour un enfant ou un ado, c’est l’anxiété chronique, le changement d’attitude, le repli soudain qui doivent susciter l’attention et conduire à une consultation.

  • Un repli social inexpliqué peut traduire une dépression ou un trouble anxieux.
  • Des idées délirantes ou des hallucinations appellent une évaluation sans attendre.
  • L’irruption de troubles alimentaires ou de conduites addictives doit être repérée sans tarder.

Des dispositifs comme les premiers secours en santé mentale (PSSM France) offrent des outils précieux pour mieux accompagner la souffrance de l’autre. Les proches, eux, jouent le rôle de vigies : ils repèrent ce qui cloche, instaurent le dialogue, rassurent et orientent vers les bons interlocuteurs.

Le diagnostic appartient au professionnel, mais l’étincelle, elle, vient souvent du cercle familial ou amical, bien placé pour remarquer ce qui, soudain, ne tourne plus rond.

santé mentale

Famille, amis, aidants : leur rôle clé face aux troubles psychiques

Un soutien social solide agit comme un bouclier face à la tempête. Parents, partenaires, amis, collègues : chacun peut se révéler décisif pour aiguiller vers les soins et soutenir le chemin du rétablissement. L’entourage proche détecte souvent les premiers signaux, facilite l’accès à un diagnostic fiable, encourage la continuité des soins.

  • Les aidants familiaux sont au front : quotidien, rendez-vous, paperasse, ils gèrent tout.
  • Des associations comme l’Unafam ou la Fondation Apicil proposent formations, groupes de parole, ressources pour briser l’isolement des proches.

Les familles sont aussi en première ligne pour combattre les préjugés persistants. Leur engagement, nourri par l’expérience, affine la compréhension des besoins, notamment pour les jeunes. À Paris, des structures telles que LaPProche ou les ateliers CAP santé mentale accompagnent parents et adolescents, améliorent la communication, préviennent les ruptures.

La recherche universitaire – à l’université du Québec en Outaouais, par exemple – met en avant l’efficacité d’une alliance entre familles et professionnels. Ensemble, ils installent un climat de confiance, indispensable pour bâtir une prise en charge solide. Les aidants deviennent alors partenaires du soin, tout en veillant à ne pas s’épuiser eux-mêmes.

Il suffit parfois d’un mot, d’un regard, d’une main tendue pour que la brèche se referme. Les troubles psychiques n’aiment ni la lumière ni les alliances : la solidarité, elle, ne cède jamais le terrain.

Continue Reading
NOS DERNIERS ARTICLES
Newsletter

Trending